Planète-Douance

Vos témoignages de HP

La fin de l’année 2015 n’est plus bien loin, alors nous avons décidé de publier quelques uns de vos témoignages que vous nous avez envoyé. C’est une tribune libre, que nous allons publier tous les trois mois sur Planète Douance.

Voici donc vos témoignages.

Ma « diff’errance », je ne l’ai pas bien vécue, déjà dans mon milieu : Ma mère m’a, dès l’adolescence, engluée dans la distorsion si douloureuse chez les SD entre ce désir d’être comme soi ou comme les autres : sa phrase assassine « pourquoi n’es-tu pas comme tout’l’monde » m’a poursuivie lors de « crises d’identité »  très  difficiles à traverser.

Ce n’est pas vraiment fini, mais j’ai avancé et ces passages ont été féconds malgré tout. J’ai enfin pu vivre mes dons : Peintures écriture mais là encore, du mal à me reconnaître ou alors naviguant dans les extrêmes, humilité ou orgueil (simple quoi!)

Lorsque j’ai pu enfin mettre un nom sur cette « autreté » qui a été la mienne depuis l’enfance, j’ai pris cela comme un médicament, mais cet effet n’a pas duré.

Donc aujourd’hui, j’ai un livre à faire éditer, environ 50 peintures collages à exposer (fait 3 expos mais là du mal à chercher où) : un rêve de base : chanter et sketcher (talents d’imitation)  mais pour cela, je crois bien que ce sera pour une autre vie…..

Enfin, bref, le plus important pour moi est d’avoir pu malgré les tumultes accepté que je suis une artiste, ce qui n’a pas été évident  car j’ai essayé beaucoup de domaines ainsi que créer des services, avec 30 ans d’avance : l’un aujourd’hui appelé covoiturage (le mien autostop service) l’autre relooking (le mien en 1985 Style- Conseils)…. Mais aucune de ces activités ne me suffisaient vraiment.

Se réaliser ???? Devenir réelle ???? Voilà bien de quoi il s’agit, et pour cela, la CONFIANCE est LA denrée indispensable ….

Comme j’en manque encore beaucoup, j’en ai demandé au….Père Noël.

J’aimerais aussi rencontrer d’autres « Zèbres zadultes » à Lausanne où je vis ou en tous cas en Suisse romande.

Avec mes bonnes pensées.

Hannah Kronik

(hannahkronik@hotmail.com)

Diagnostiquée il y a un deux ans, rien n’y fait je me sens toujours autant Alien dans cette société individualiste ou solidarité ne veut plus rien dire.

J’ai souvent pensé que j’étais bipolaire car j’ai des phases de créativité intense avec toute la nervosité & l’exaltation qui peut être insupportable pour les proches, puis des phases de recroquevillements, l’adulte hp parait-il aime la solitude et être seul, c’est mon cas je dois passer plus de temps chez moi qu’à l’extérieur, mais aucune violences ce qui me différencie des maniaco-dépressifs.

J’ai du mal avec les odeurs fortes (celles du réfrigérateur, les parfums ou odeurs corporelles dans les transports en commun, certains aliments) et le bruit, le son de la ville, des voitures, les voisins, même le chant des oiseaux peut me gêner… le toucher aussi, impossible de toucher du coton en disque, du polystyrène, et de supporter les étiquettes des vêtements et les matières synthétiques. Parfois j’arrive à distinguer des sons que mes proches n’entendent pas, je passe mes journées avec des boules Quiess. Je ne vais plus faire les magasins, et je déteste les grandes surfaces où les lumières sont si vivent que je dois mettre des lunettes (et la musique n’en parlons pas).

Adulte hp ça veut aussi dire attirer les pervers-narcissiques qui sont eux même très intelligents, depuis l’enfance je me suis faite avoir par beaucoup « d’amis » ou même gravement violenté par des « amoureux ». Hommes le plus souvent mais la pire personne que j’ai croisé était une femme. Je déteste la norme « métro-boulot-dodo » je ne peux pas travailler normalement car je souffre d’insomnies chroniques.

L’art et l’éducation de mes parents axée sur la créativité, la culture, la nature m’ont sauvé, mais parfois il est difficile de ressentir l’amitié, l’amour, la fraternité et la compassion puissance 1000.

Mon taux de sérotonine étant très faible je dois prendre des médicaments légers & j’ai l’impression qu’ils me font perdre une partie de ma sensibilité, je ne pleure qu’en cas de grosse fatigue, et j’ai l’impression d’être une bombe prête à exploser.

La mélancolie et la nostalgie sont très présentes aussi dans mon cas, je suis si empathique qu’il m’est impossible de regarder les informations, je reste utopique.

Mais être hp c’est aussi avoir une force indestructible, pouvoir apprendre n’importe quoi avec une rapidité incroyable, être un véritable dictionnaire, être très cultivé & aider son prochain car la fidélité est pour moi une des bases de mes valeurs.

J’ai tout de même du mal à faire comprendre à mes proches ce fait (hormis mes parents qui m’épaulent chaque jours), celui d’être surdouée (je déteste ce terme car pour moi il est aussi synonyme de grande souffrance), rarement si j’en parle à des personnes que je connais peu, je passe pour la prétentieuse alors que je ne suis pas fière de cela, je suis juste née comme ça et finalement je ne voudrais changer mon encéphale, mon don pour rien au monde …

Apolline Thunbergia

Ma première envie est de vous dire que cela ne sert à rien, et même pire, que cela est plus difficile à gérer et plus exigeant. Je crois que la principale difficulté est que ni l’écosystème de l’entreprise, ni le HP n’arrivent à s’identifier et à se comprendre.

Plutôt que d’expliquer toutes les bonnes raisons qui font que cela ne peut pas marcher, je préfère me demander quel peut être l’intérêt pour une entreprise d’embaucher un HP. Tout d’abord il faut qu’elle ait conscience qu’elle devra adapter son management (à l’instar de ce qu’elle pratique pour chaque individu).

Elle doit ensuite le considérer comme un atout dans son équipe. Il est capable de distanciation, voit plus loin, plus vite, réfléchit différemment, trouve des solutions là où les schémas de pensée habituels et collectifs ne suffisent plus.

En somme là où il y a de la difficulté, l’entreprise devrait pouvoir compter sur un HP…

Frédéric Avalet