De l’origine quasi initiatique du passage du test de QI. Beaucoup d’adultes voient dans le passage de ce test une sorte de parcours initiatique. Initiation réussie quand le résultat de ce test dépasse les fameux 130.

Dès lors, il est possible de se sentir légitime parmi la « caste » des gens qui ne fonctionnent pas comme les autres. A ce moment ce chiffre permettra d’expliquer pourquoi certains souffrent (et pas d’autres ?), ont ou ont eu des problèmes scolaires, des difficultés de communication, une hypersensibilité les rendant particulièrement sensibles à tout ce qui les entoure, une hyperémotivité… En quelque sorte la validation papier de la croyance en une «caste différente», celle des hauts potentiels (j’ai le papier !). Ceux qui manifestement ont des aptitudes hors normes à trouver des solutions plus rapidement que les autres, et dont les solutions seraient originales, par rapport à celles pouvant être apportées par la grande majorité des non HP.

Mais quid de ceux qui repartent avec un résultat de test hétérogène ? Toujours dans une incertitude relative, avec un questionnement suis-je HP ? Avec en prime un statut un peu bâtard de zèbre qui de mon point de vue n’est pas spécialement valorisant, mais plutôt réducteur, les renvoyant à leurs différences et à leurs points (considérés comme) faibles, sans leurs apporter le statut valorisant et psychologiquement apaisant de haut potentiel.

Pour le chercheur de vérité que je suis, le test de QI ne serait-il pas comme une réponse psychologique au mal-être de certains ? Un baume, masquant ainsi les vraies causes de ce mal-être qui serait à savoir une inadaptation voire un refus de la société dans laquelle vivent les personnes qui cherchent à expliquer leurs différences ? Je ne suis pas de cet avis, mais je me permets quand même de poser cette question.

Venons-en maintenant aux failles et limites qui pourraient-être celles des tests de QI :

Lors du passage d’un test, les questions impliquant un raisonnement simple, ne vont-elles pas pénaliser certains HP ? En effet, ceux-ci ne seront-ils pas tentés, voire obligés par leur fonctionnement à produire tout une série de raisonnements complexes, et d’examiner une série de réponses qui ne le serait pas par un « non HP », et donc perdre un temps précieux qui va impacter sur le score de leur test de QI ?

Le test de QI mesure « la compréhension de systèmes logiques prédéfinis » ces tests mesurent-ils bien l’intelligence ou autre chose ? Ne doivent-ils pas être considérés que comme de simples contrôles de connaissances et de capacités acquises, dont le résultat peut être amélioré si ces tests sont bûchés par les personnes qui les passent ?

Comment ne pas envisager aussi que ces tests puissent être vus par certains comme des « tests machine à sous » à l’adresse de parents en quête d’image positive pour leur enfant, de parents qui ont un enfant en souffrance, d’adultes cherchant une caution à leur mal être ou une justification de leur fonctionnement social en marge, pour pouvoir continuer à vivre ?

Ceux qui ont conçu, conçoivent et concevront les tests sont-ils HP ? Si la réponse est non, il serait peut-être intéressant de se demander si les tests mis à disposition ne pénaliseraient pas d’une certaine manière, les HP qui les passeraient, car n’étant pas en mesure de prendre en compte le fonctionnement du HP auquel ces tests sont censés s’adresser ?

Les tests de QI sont-ils dépendants du contexte socio-culturel de celui qui le passe ? Il semblerait que oui car les personnes qui ont expérimenté, ou qui ont été formatées à la pratique de certains types de logiques mathématique et observationnelle, ont un avantage et donc répondent plus facilement que celles qui ne sont pas habituées à ces types de raisonnements.

Il est aussi intéressant de noter que l’intuition qui semble dans certains cas être un moteur pour prendre en compte certains éléments de test, même de manière totalement inconsciente va aider à la réussite de ces tests. Pourtant aucune analyse a posteriori n’est proposée pour mesurer cette façon de donner une réponse, puisque la justification des réponses n’est pas demandée.

Le test de QI doit-il être présenté comme une mesure de l’intelligence ? Ne serait-il pas plus adéquat de le présenter comme un test sous-tendu par des critères prédéfinis totalement choisis, et donc comportant un jugement intrinsèque social, historique, et normatif, lui-même sous-tendus dans ses structures par des matières bien définies, postulées et fabriquées par l’homme ?

Le test de QI laisse à penser au public peu informé, que les résultats donnent une mesure précise comme celle qui peut être validée par une mesure en centimètre. Les tests de QI permettent seulement de positionner une personne sur une échelle établie, en se servant des résultats obtenus à ce test par un échantillon de personnes l’ayant déjà passé et dès lors servant de référence.

Les tests de QI évaluent des composantes bien distinctes de l’intelligence. Compréhension verbale, raisonnement, visualisation spatiale, mémoire. Ces composantes se développent-elles de façon harmonieuse, au même rythme et au même instant de vie pour chaque enfant ? Si la réponse est non, il est à craindre que la « mesure » donné par ces tests ne soit valable que lors du passage de ce test, et donc qu’elle ne reflète plus l’individu quelques temps après.

Encore une fois nous constatons que les repères de ces tests prétendent s’adapter à une personne bien précise, et donc sont présentés comme étant universels. Mais ces tests relèvent plus d’outils imparfaits que de tests en mesure de s’adapter à chaque personne unique que nous sommes tous.

Aurais-je laissé planer le doute sur la pertinence et le bien fondé de la pratique des tests de QI ? Je ne crois pas. J’affirme seulement que seule une démarche honnête et clairement expliquée aux personnes qui passent ces tests, peut contribuer à une appropriation éclairée et saine des résultats de ces tests par le testé, et ainsi lui permettre une meilleure compréhension des apports en termes d’image de soi dont il manifeste la recherche quand il va récupérer ses résultats.

Tôt ou tard la neuro-imagerie en temps réel (qui aura elle aussi ses limitations, prenant leurs sources dans l’interprétation de l’imagerie par le facteur humain) viendra en renfort des tests actuellement existants. Mais encore pour quelques années les HP en quête d’identité devront se satisfaire des tests papiers avec leurs points forts et leurs points faibles.

Une des caractéristiques des « Hauts potentiels » semblerait-être qu’ils raisonnent différemment de la plupart des gens, en employant des cheminements de pensées différents. Mais, raisonnent-ils différemment parce qu’ils en ont la capacité ? Ne peuvent-ils faire autrement, eu égard aux structures particulières de leur système nerveux central ? Ou bien, tout simplement, se permettent-ils plus ou moins consciemment de le faire, alors que d’autres ne l’envisagent même pas ?

Le mot est-il la chose qu’il désigne ? En corollaire, est-ce que l’intelligence (ou certaines de ses manifestations), c’est ce que mesurent les tests d’intelligence ? La question reste ouverte, sans doute moins que l’est notre boite crânienne aux investigations des spécialistes.

DP

Si vous avez aimé la lecture de cet article, merci de prendre le temps de laisser un commentaire ou de le partager sur les réseaux sociaux. Vous pouvez aussi vous inscrire au flux RSS pour être sûr de ne pas manquer nos nouveaux articles.
DPACTU DOUANCEBILLETS D'HUMEURhaut potentiel,test qiDe l’origine quasi initiatique du passage du test de QI. Beaucoup d’adultes voient dans le passage de ce test une sorte de parcours initiatique. Initiation réussie quand le résultat de ce test dépasse les fameux 130. Dès lors, il est possible de se sentir légitime parmi la « caste » des gens...Site de presse pour l'information et les échanges de connaissances sur le haut potentiel, le syndrome d’asperger et l’autisme