J’ai à peine écrit ce titre, que je sais déjà quelle sera ma réponse… OUI et NON, une bien belle réponse, qui n’aura aucun sens sans quelques explications.

Je vais commencer par vous raconter le point de départ de cette idée de sujet…
J’avais envie de vous parler de mes blessures, le rejet étant l’une des plus importantes que j’ai rencontrées dans ma vie d’adulte, mais qui a débuté  dès l’enfance…

Mon entrée dans la vie active (j’avais 17 ans), fut un bouleversement total. Je n’étais plus protégée par l’encadrement scolaire, où j’étais intégrée… J’y avais des amis, et j’étais plutôt appréciée par mes professeurs… (ce qui n’est pas la norme, chez les HP, il me semble…)

Je ne connaissais pas les codes du milieu professionnel, et je ne les comprenais pas… Globalement on m’expliquait qu’il fallait que je fasse moins que ce que je pouvais faire, et qu’il ne fallait rien changer… Mes collègues me comprenaient peu ou pas, aussi j’étais moins appréciée qu’avant… Les relations semblaient plus brutales et avec tant d’implicites, que c’était trop compliqué pour moi.

J’ai choisi un métier masculin (moins de 10% de femmes), allez savoir pourquoi ! Sans doute un peu naïve, je croyais que la compétition n’existait pas entre hommes et femmes… Hé bien quelle fut ma surprise ! Ces messieurs se sentaient menacés par moi, et ils avaient décidé de me le faire savoir, quelle que soit la façon…

Bref, autant dire que le monde du travail m’a tuée  à petit feu, et qu’après plusieurs années à errer de poste en poste,  j’ai entrepris de créer ma propre activité… Seule issue possible pour respirer et m’épanouir…

Je sais, je digresse… Donc pour en revenir au sujet initial, je peux aisément dire que j’ai ressenti un fort rejet de ma personne lors de mon parcours salariée. Je m’aperçois aussi, que ce que je nomme rejet de ma personne, est égal à la non-acceptation de ce que je suis, au cas où il y aurait un doute…

Ce rejet que j’ai constaté professionnellement s’est également rencontré dans mes relations sociales, et je ne compte plus le nombre de fiancés qui m’ont expliqué que j’étais trop ceci et pas assez cela ! Et là encore,  je l’ai vécu comme une non-acceptation de ma personne…

Alors j’ai bien conscience que ce que je raconte là est connu de bien des gens, que je ne suis pas la seule à avoir vécu tout ça, à tel point que je me demande même si ce n’est pas la norme….

D’où ma réponse, OUI et NON, à : « Rejet des surdoués, mythe ou réalité ? »
Oui, nous sommes, je pense, rejetés…
Maintenant peut-on dire que ces problèmes sont spécifiques aux surdoués ?
Non, je ne le pense pas. Toute personne qui n’entre pas dans la norme peut subir ce type d’exclusion, et ressentir un rejet de sa personne.

Ensuite, être rejeté est une chose, en souffrir en est une autre.
Parce que ce qui m’a causé autant de soucis dans ma vie de jeune adulte était bel et bien d’en souffrir, dans ma chair, dans mes tripes, au point de me miner toute seule le moral, à coup de phrases « fouet », qui me faisaient saigner le cœur…

Et j’ai beaucoup réfléchi au pourquoi  je souffrais de ce manque d’acceptation de mon être. Et comme toujours, dans ce genre d’introspection, les réponses remontent à l’enfance. Parce que la première personne qui ne m’avait pas acceptée  était ma mère.
Maman HP, qui s’ignore, qui est très exigeante, qui pense très vite, qui a des cases, dans lesquelles je dois rentrer, des codes, que je dois deviner, et tant d’attentes à combler…
Vous constaterez que cette histoire aussi, n’est pas spécifique aux surdouées, enfin je ne crois pas…

Tout ça pour dire, que lorsqu’enfant, on ne s’est pas senti, accepté, et donc aimé et respecté pour ce que l’on était, on grandit en étant désarmée face au monde…
Plus tard, on ne réagira pas tous de la même manière, pour nous en sortir et guérir de nos blessures passées.

En ce qui me concerne, c’est en cherchant à me comprendre, et à comprendre mon histoire familiale, que j’ai pu me construire à l’âge adulte, malgré quelques loupés pendant mon enfance…

Cela m’a aidé à ne plus vivre le rejet des autres comme une souffrance… Je ne vous cacherai pas que j’y suis encore très sensible, et que venant de mes proches, je peux encore être touchée profondément par quelques maladresses, mais je me soigne, je prends soin de moi…

Alors le rejet, la non-acceptation de soi, existent, c’est une réalité… Par contre, on n’est pas obligé d’en souffrir, et de l’expliquer par notre particularité d’être des personnes à haut potentiel.

C’est pourquoi, je réponds OUI et NON à : « Rejet des surdoués, mythe ou réalité ? »

Emilie M.

 

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