Les tests et l’école

 

Un test correctement interprété permet de lever tout doute, de comprendre l’originalité d’un enfant, sa souffrance, son comportement lorsqu’il est jugé déviant, ou anormal, ou dérangeant. Il permet de pointer un trouble psychomoteur ou un trouble d’apprentissage, familièrement nommé « dys » (dyspraxie, dyslexie, dyscalculie, ect.) et donc d’y remédier en orientant vers un autre spécialiste médical.

Parfois, ce test peut pointer des points forts si élevés qu’ils permettent aussi une orientation scolaire en toute confiance.

Enfin, dans l’état actuel des efforts de l’Education Nationale dans son processus d’acceptation des enfants à profil atypique, afin que l’école offre vraiment cette fameuse égalité des chances qu’elle prône sans répit, le test est le sésame qui permettra le saut de classe, le prélude à l’ouverture de tout dialogue entre la famille du petit surdoué et l’administration.

L’Education Nationale l’a enfin accepté et diverses circulaires tentent d’intégrer cette nouvelle donne, des psychologues scolaires reçoivent une formation censée aider les enseignants à déléguer vers des professionnels plus aptes qu’eux-mêmes à détecter le surdon sans pour autant sortir du cadre scolaire.

Pour les parents nécessiteux, c’est souvent le seul moyen d’aider leurs enfants, car le test passé dans le privé est hélas bien trop cher. Mais il faudrait œuvrer pour que les psychologues scolaires reçoivent la même formation, la même sensibilisation au phénomène que ceux du privé car le seul fait qu’il existe plusieurs chemins pour détecter la douance crée de regrettables querelles de chapelle qui retardent encore plus le suivi adapté dont auraient besoin ces enfants[1].

Tout ce qui est extérieur à l’Education Nationale est difficilement digeste pour ce grand corps qui n’accepte souvent qu’à regret une aide ponctuelle. Alors même que malgré les efforts consentis, on est loin de pouvoir écrire ici que les psychologues scolaires sont correctement formés et qu’ils sont assez nombreux pour faire face à toutes les demandes, ils se permettent malgré tout encore trop souvent de critiquer, voire de rejeter les résultats de WISC apportés par les parents qui ont préféré casser la tirelire et aller dans le privé pour le bien de leur enfant.

Citons ici le cas de ce parent d’élève qui témoigne sur le blog de Cécile Bost Talent différent :

 » Dans le cadre de l’Education Nationale, le diagnostic est essentiel pour pouvoir faire reconnaître la particularité de son enfant (et parfois remettre les enseignants à leur place !). Il faut d’ailleurs savoir que même avec la présence d’un diagnostic on a des remises en cause de ce dernier, par exemple à travers la mise en doute de la compétence du praticien, chose dont j’ai encore été témoin récemment de la part d’une équipe éducative relayant les propos d’une CPE affirmant que la praticien ayant diagnostiqué un élève les « trouvait tous précoces »…
J’ajouterai à ce sujet que les psy scolaires faisant autorité auprès de l’EN sont malheureusement souvent moins bien formés que les psy privés consultés par les parents mais que leur parole garde davantage de « valeur » alors même qu’elles ne connaissent bien souvent pas grand chose au sujet. On le voit notamment par la pratique de ne pas communiquer les résultats détaillés du test aux familles, ce qui est aberrant puisque seul le décorticage des subtests peut mettre en évidence des difficultés spécifiques, dys, etc… Le diagnostic est donc essentiel mais il est paradoxalement souvent assuré par des psy non formés et de manière aberrante par l’institution scolaire avec le seuil de 130 de QIT comme unique référence… »

 

Bien que d’indéniables progrès aient eu lieu de la part des recteurs d’académie, ce cas est malheureusement assez fréquent. Des blogs de parents d’enfants à haut potentiel rendent compte de ce type d’attitude jusqu’à satiété ! Il ne suffit pas de savoir faire passer un WISC, encore faut-il savoir l’interpréter et l’utiliser à bon escient.

Valérie Lafont

 

 

[1] Voir à ce sujet l’excellent billet écrit par le blog http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/2012/02/17/detection-des-enfants-surdoues-par-les-psychologues-scolaires/ Ce billet vous permettra de prendre toute la mesure du vide abyssal en matière de loi concernant la pratique des psychologues scolaires. En résumé, on leur confie des mineurs fragiles par essence sans qu’aucun cadre juridique les contraigne à quoi que ce soit.

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