Et si vouloir être en santé et heureux pouvait nous rendre malades ?

Notre obsession de la santé et du bonheur engendre notre mal-être et le mois de janvier avec ses bonnes résolutions est, selon les chercheurs, la période la plus difficile

Selon des universitaires, notre obsession de la santé et de la quête du bonheur pourrait en réalité nous faire plus de mal que de bien. Les chercheurs de la Cass Business School, de la City University London et de l’Université de Stockholm en Suède, en font la preuve dans un nouvel ouvrage intitulé The Wellness Syndrome publié ce mois-ci.

Dans ce livre, ils présentent des histoires révélant les conséquences extrêmes que peut avoir la quête de la santé et du bonheur. Ils y affirment qu’un nombre grandissant de personnes souffrent du « syndrome du bien-être », qui engendre une obsession croissante pour la santé et le bonheur.

« Cette fixation sur la santé et le bonheur se retourne souvent contre nous », explique le professeur Andre Spicer de la Cass Business School. « Certaines personnes sont en réalité plus anxieuses, se sentent plus coupables, plus déprimées et sont finalement en moins bonne santé, physiquement et mentalement, à cause de leur obsession du bien-être individuel. Les personnes sont sous pression pour donner l’impression qu’elles sont joyeuses et heureuses, même lorsqu’ils ne le sont pas ».

Les auteurs démontrent que les efforts des gouvernements pour améliorer la santé et l’état d’esprit de leurs concitoyens sont maintenant repris par de grandes entreprises pour leurs salariés.

« Depuis plusieurs années, les gouvernements essayent de contrôler ce que mangent et boivent les gens, s’ils fument et font de l’exercice et s’ils sont heureux », explique le docteur Carl Cederstöm de l’Université de Stockholm. « Plus récemment, de grandes entreprises ont commencé à suivre leur exemple. Elles encouragent leurs employés à s’inscrire à des plans en faveur de leur bien-être qui les obligent à manger sainement, à faire de l’exercice, à arrêter de fumer et à réduire leur consommation d’alcool. En outre, certaines sociétés surveillent étroitement la vie privée de leurs employés : elles les obligent à fournir des informations concernant leur vie, elles collectent des données personnelles telles que les habitudes en matière d’alimentation, de sommeil et d’hygiène de leurs employés. »

Quelques exemples :

Les chercheurs donnent l’exemple d’un constructeur automobile suédois dont les employés en mauvaise santé doivent participer chaque semaine à des sessions de coaching de plusieurs heures sur la santé et le sport, organisées par l’entreprise.

Au Royaume-Uni, une nouvelle entreprise consacrée au sport offre aux travailleurs citadins la possibilité de « commencer leur journée en dansant ».

Un conseil municipal danois envoie les personnes en surpoids dans des refuges en bord de mer, où elles sont encouragées à découvrir leur propre volonté.

Aux États-Unis, les étudiants de plus de 20 universités doivent signer des « wellness contracts »* pour pouvoir vivre dans certains logements au sein du campus. Ces contrats les obligent à adopter un style de vie sain et à participer à de nombreuses activités favorisant le bien-être.

Le professeur Andre Spicer explique qu’une réaction contre notre obsession du bien-être existe d’ores et déjà. « De plus en plus de groupes de personnes estiment être victimes de discrimination en raison de cette obsession de la santé et du bonheur. Ils ont commencé à créer de petites sous-cultures qui prônent un mode de vie malsain. Pensons notamment au mouvement « fat acceptance » (acceptation des gros) qui célèbre le corps en surpoids ».

The Wellness Syndrome, par le professeur Andre Spicer de la Cass Business School, City University de Londres et Carl Cederstöm de l’Université de Stockholm.

Pour plus d’informations concernant cet ouvrage : http://www.wellness-syndrome.com

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