Toujours même tige autre fleurCe livre est celui de deux enfants surdoués qui grandissent et apprennent à s’adapter en trouvant leur propre voie d’expression de leurs capacités.
La petite fille, armée de son nounours et de ses couches pour la nuit, décortique pourtant les relations humaines avec une lucidité et une maturité déroutantes, pour mieux tenir debout au cœur de son univers familial qui s’effondre.
Elle cherche éperdument l’attention des siens, trop occupés à démêler leur histoire qui se répète, et s’approprie la vie de façon singulière afin de ne pas se laisser happer par le tempo familial.
Le jeune garçon au potentiel illimité prend plaisir à polir ses talents dans la vie comme on apprend à jouer d’un instrument de musique. Il recherche et expérimente ; mais sa maîtrise précoce du monde qui l’entoure rend ce jeune maestro rapidement désabusé et démotivé.
Les deux enfants, devenant de jeunes gens, restent en quête permanente d’une excitation cérébrale, au point d’en devenir de vrais petits phénomènes.

A propos : Mariant rigueur d’observation et allégresse d’expression, « Toujours la même tige avec une autre fleur » est une ode à la résilience. Sursaut de l’enfant dont les parents se séparent, rebond de l’élève surdoué malgré sa sensibilité extrême et ses difficultés relationnelles, résistance de ceux qui décident que rien, pour eux, ne sera totalement écrit d’avance : chacune des étapes qui cadencent le récit montre que la meilleure façon de transformer son destin, c’est de se l’approprier en éprouvant et en assumant sa différence.

L’auteur : Albert Win vit et écrit au bord de l’eau. « Toujours la même tige avec une autre fleur » est son premier roman.

Extrait :

A l’heure actuelle, j’ai déjà bien roulé ma bosse. J’ai de la bouteille. À mon âge, je suis désormais consciente que mon berceau est le top du grand luxe et que choisir de ne pas dormir pour regarder le film des ombres est beaucoup plus jouissif qu’être forcée à l’éveil par une communauté étrangère et hostile. Depuis quelques jours, je prends mon pied. Le droit, avec ma main gauche. Pour créer des ombres par moi toute seule. Et quand j’arrête et laisse les ombres naturelles opérer sur mon esprit, je peux enfin tester une fonctionnalité de mon cerveau inexplorée jusqu’ici : le réseau de mode par défaut. C’est ce que fait le cerveau quand tu ne penses à rien de particulier. Il tourne tout tranquillou en boucle du préfrontal au pariétal en faisant un petit détour temporal pour associer un peu. Il favorise ainsi la conscience de soi avec soi et de soi dans le monde. Je peux te dire que c’est reposant de se mettre en mode par défaut. Tu cherches le manque et tu te rencontres toi-même. Et même avec des parents qui ont la maturité d’un papillon, je suis toujours plus en terrain favorable avec mes ombres introspectives qu’avec des adultes en blanc qui font très bien leur travail. Question de lignée. Car mes parents ne le savent pas, mais, tant qu’ils sont dans leur période d’incompétence inconsidérée, c’est la lignée ascendante qui m’éduque à travers eux, insidieusement. Et moi je le sens, ça. Du moment qu’ils sont dans l’inconscience et moi avec, même si j’en ai pas l’air, on suit le programme de la lignée.

Plus tard, si la vie me force à m’adapter autrement ou si je me rends enfin compte par abus de défaut que le programme n’est pas très sexy, alors je changerai les conditions du contrat. Je m’épigénétiserai. C’est-à-dire, pour t’expliquer, que je modifierai la façon de s’exprimer de mes gènes, de sorte que cette expression soit plus en phase avec ce que je vis et ce que je veux pour moi d’abord, mais aussi pour ma descendance.  Je mettrai à jour mon logiciel pour que l’interface soit plus conviviale, si tu préfères. Moi, quand je veux je m’épigénétise. C’est pour ça que je ne me fais pas trop de souci pour l’avenir et pour toutes les balloteries que ma mère et mon père sont amenés à nous servir. J’ai ma propre baguette magique. Sauf que l’épigénèse, c’est à double tranchant. Comme la baguette magique. Soit elle est en main d’un gentil sorcier qui transforme tout en bonheur et en étoiles, soit elle est le jouet d’un vilain méchant et là y a plus qu’à se mettre en boule dans un coin et à attendre que ça passe.

Je ne suis pas si manichéenne que ça, je sais bien que l’adaptation de l’espèce, ça n’est pas positif ou négatif en soi. C’est comme ça. Le requin ne devient pas dangereux par méchanceté, mais par adaptation. Mais il se trouve que, si mon environnement s’avère un jour en proie à la plus grande instabilité, il se pourrait que je m’adapte façon requin et que tout le monde me déteste et que je transmette cette dangerosité à ma lignée et ce n’est pas du tout ce que je me souhaite. Faudra que je fasse gaffe à ça le moment venu. Parce que, quitte à choisir, je préfère qu’on m’aime plutôt qu’on ait peur de moi, au risque d’être moins respectée qu’un requin. Faudra que je m’en souvienne. Remarque, je pourrais aussi choisir les deux : amour et respect. Au bout du compte, c’est moi qui ferai le nouveau programme, alors pourquoi voir étriqué ? J’entends d’ici les psychanalystes : ça fait un peu fantasme d’auto-engendrement, tout ça… Et ils auraient raison. Mais quand on est mal engendré, on est obligé de se réinventer un mythe fondateur, diraient les systémiciens. Et c’est ce que je ferai quand j’aurai les moyens de rationaliser et d’objectiver ce qui m’arrive. À savoir quand mon préfrontal aura atteint son seuil de compétence, ce qui est loin d’être gagné à l’heure actuelle.

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