Se revendiquer atypique et, dans une certaine mesure l’être, ce n’est pas une mince affaire.

Vous êtes-vous demandé un jour ce qui fondait votre atypisme ? Avez-vous fait scrupuleusement votre examen de conscience, voire le bilan de vos attitudes, comportements et règles de vies qui fondent votre atypisme ? Ou est-ce plutôt quelque chose qui ne s’explique pas ? En définitive une nature qui conditionne à un certain fonctionnement, qui va déterminer ce que vous êtes ?

Point d’échappatoire ? Pas de plastie neurale qui permettrait de changer les règles ? Sommes-nous les prisonniers d’une impulsion, produite par la neuro-genèse lors des premières années de notre vie, renforcée par la génétique issue du capital de nos parents, et de la mémoire ancestrale inscrite dans celui-ci ?

Voilà bien des questions que je me suis posé et auxquelles j’ai fini par apporter un début de réponse, du moins en ce qui me concerne.

Au-delà des valeurs et conduites sociales qui m’ont été transmises, et que j’ai choisi plus ou moins consciemment d’intégrer à ce que je suis, il y a un invariant qui conditionne ce que je suis dans mon parcours de vie.

Ma faculté irrépréhensible de tout remettre en cause d’un bout à l’autre, quitte à sortir (souvent) de ma zone de confort. Une autre caractéristique que je me reconnais, est celle de ne pas tenir de position statique, de vérité révélée ou apprise, car je me suis très tôt rendu compte que toute analyse conduisant à conclusions, dépendait de la pertinence des éléments à ma disposition, de ce dont j’étais en mesure d’en abstraire, mais aussi, d’une actualisation permanente de mon point de vue à la chose observée.

Toujours en ce qui me concerne, l’atypisme est cette faculté à rester sans cesse mobile dans ma position intellectuelle, pour ajuster en permanence mes actes aux évènements que je rencontre.

L’atypisme serait-il le revers d’une pièce de monnaie, constituée de factus (le factuel), d’un avers porteur du visage du conformisme aux apprentissages sociaux nullement remis en cause ? Dans ce cas atypisme et conformisme seraient alors les deux faces d’une même pièce, montrant un mécanisme particulier, dont je pourrais en détailler le fonctionnement comme suit :

Le revers de cette pièce représentant l’atypisme, contribuant sans cesse à la récolte et au traitement de nouvelles données factuelles, qui serait grandement libéré de l’effet « dissonance cognitive ». L’épaisseur de la tranche de la pièce, symbolisant en quelque sorte l’interface spatiale, entre ma capacité à m’affranchir de la norme par l’observation (revers) et mes réflexes culturels acquis (avers).

Alors dans ce cas, pourquoi l’atypisme est-il si rare et si mal vue ?

En suivant ce raisonnement, une grande majorité de personnes renonceraient à utiliser l’une deux faces de cette pièce, modérées par la tranche, et, pour cette majorité, se contenteraient d’exprimer une figure sociale acquise, en utilisant qu’une face de la pièce, celle qui ne demande pas grand effort, si ce n’est que de reproduire encore et encore les même positions, attitudes et figures sociales engrammées. Pourquoi l’atypisme serait-il mal vue ? Peut-être parce-que tout le monde sait, sans se l’avouer, que pour l’être il convient de prendre des risques, et que le courage manquant, la honte s’installe vite.

Pour conclure, et en reprenant cette métaphore de la pièce de monnaie, une juste position de vie consisterait à exprimer notre existence par l’utilisation de ces deux plans juxtaposés, dont l’épaisseur de la tranche manifesterait la profondeur de notre réflexion. L’effet produit, pourrait être un atypisme contrôlé par la confrontation à ce que nous savons des attendus sociaux normatisés.

Mais en définitive, à le faire, n’y perdrions nous pas nos âmes ?

DP

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